La physiothérapie en retard sur son temps

Mon parcours vers ma passion et ma profession

Mon parcours vers la physiothérapie n'a pas été simple, mais chaque détour a contribué à faire de moi la thérapeute que je suis aujourd'hui. C'est une quête qui m'a amené à trouver ma passion et à donner une nouvelle orientation à ma vie.

Après avoir obtenu mon diplôme au HHC-Tervuren en 1997, j'ai commencé à chercher un domaine d'études qui me conviendrait. La kinésithérapie figurait en tête de liste, mais les longues listes d'attente ont refroidi mon enthousiasme. J'ai donc opté pour ma seconde passion : traductrice-interprète à l'E.I.I. de Mons. Des études difficiles qui m'ont enrichie de l'italien et d'un complément d'allemand, mais qui m'ont finalement permis de découvrir que ce n'était pas ma vocation.

Après une année d'intérim, au cours de laquelle je me suis rendu compte qu'un diplôme secondaire n'ouvrait pas beaucoup de portes, j'ai fait appel à un coach de carrière. Grâce à des tests approfondis, j'ai entamé une formation de bibliothécaire-documentaliste à l'I.E.S.S.I.D. à Bruxelles, puis en néerlandais à l'Institut De Nobel à Louvain. Mais la vie en a décidé autrement et le travail de facteur à Hoeilaart s'est avéré incompatible avec mes études, ce qui m'a contraint à les interrompre.

Ma recherche d'un avenir stable m'a amenée à travailler à différents endroits : au dépôt d'Ikea Zaventem, dans un magasin de fleurs et pendant quatre ans en tant que chauffeur pour handicapés chez Taxi Hendriks. Ce n'est qu'au cours de cette période que mon intérêt pour la kinésithérapie s'est ravivé. Après une période difficile - la perte de ma maison, un divorce et la naissance de ma fille - j'ai décidé de reprendre des études de kinésithérapie en 2006.

L'étude comme thérapie

Les études sont devenues ma thérapie. J'avais enfin trouvé ma passion et je pouvais faire de mon travail ma vocation. Ma formation comprenait plusieurs techniques, mais je me suis spécialisée dans les chaînes musculaires de Godelieve Denys-Struyf (GDS). Cette méthode fait le lien entre la psyché et le corps et recherche l'équilibre entre les différentes chaînes musculaires, de manière préventive et curative. J'ai repris cette approche holistique dans mon travail de kinésithérapeute.

J'ai acquis ma première expérience dans des maisons de repos, où l'accent était mis sur la physiothérapie classique. Cependant, j'ai rapidement remarqué que l'approche holistique de la GDS n'était pas toujours appréciée, ce qui m'a finalement conduit à exercer en cabinet privé. C'est là que j'ai eu l'occasion de développer mes idées.

Formations et spécialisations

Mon désir de me perfectionner m'a amené à étudier la thérapie manuelle des points de déclenchement à l'Académie David G. Simons. Ce fut une véritable révélation pour moi. Mon sens intuitif du repérage des points de déclenchement était désormais confirmé scientifiquement. Bien que ces traitements soient parfois douloureux, ils se sont révélés incroyablement efficaces.

Ma spécialisation la plus récente est la rééducation posturale globale (RPG) de Souchard, une technique qui approfondit les chaînes musculaires. Grâce à des étirements doux et lents et à l'attention portée à la respiration, des corrections sont apportées au tissu conjonctif. Cette technique est même utilisée par des équipes de haut niveau comme le Real Madrid.

Au cours de mon travail, j'ai également découvert l'importance du traitement des cicatrices. Le traitement des cicatrices après une mastectomie, une chirurgie abdominale, une fracture grave ou une brûlure est essentiel pour éviter que le tissu cicatriciel n'obstrue les structures environnantes et n'entrave les mouvements. C'est un sujet que j'aimerais approfondir dans le cadre d'une prochaine formation.

Pathologies neurologiques en physiothérapie

Une autre partie importante de mon travail consiste à traiter les pathologies neurologiques. Les affections neurologiques vont des accidents vasculaires cérébraux et de la maladie de Parkinson à la sclérose en plaques (SEP), à la paralysie cérébrale et aux problèmes liés aux nerfs et à la colonne vertébrale. La physiothérapie joue un rôle crucial dans la restauration des fonctions, comme l'amélioration de la force musculaire, de la mobilité, de l'équilibre et de la coordination.

L'importance de l'intervention précoce

Une intervention précoce est essentielle en cas de troubles neurologiques. La physiothérapie contribue non seulement à restaurer les fonctions après un accident vasculaire cérébral, par exemple, mais peut également ralentir la progression de maladies telles que la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Le rôle du physiothérapeute est alors de promouvoir l'apprentissage moteur, d'améliorer la force musculaire et de restaurer la mobilité. Dans ma pratique, j'utilise des techniques telles que la facilitation neuromusculaire proprioceptive (PNF), l'entraînement neuromusculaire et les exercices de rééducation pour améliorer le fonctionnement des patients.

L'objectif de la physiothérapie n'est pas seulement d'améliorer la mobilité, mais aussi de réduire la douleur et de favoriser l'indépendance. Tout cela contribue à une meilleure qualité de vie pour le patient.

Mon approche en tant que physiothérapeute

Dans mon cabinet, je combine différentes techniques pour offrir un traitement holistique et global. Je crois fermement à l'écoute du patient ; la meilleure thérapie commence par la compréhension de ses besoins. En utilisant les chaînes musculaires, la thérapie des points de déclenchement, la rééducation neurologique et la rééducation posturale, j'offre une approche qui traite non seulement les symptômes, mais aussi les causes sous-jacentes.

Mon objectif est toujours d'aider mes patients à prendre le contrôle de leur propre processus de guérison. Je les implique activement dans leur processus de rééducation, afin qu'au fil du temps, ils ne soient pas complètement dépendants de mes traitements. Dans ce processus, j'encourage également les patients à continuer à s'entraîner à la maison, car je pense que la proprioception est notre "sixième sens" et qu'elle ne peut jamais être surstimulée.

Je suis également un partisan de la gymnastique suédoise, qui consiste à utiliser le poids du corps pour renforcer les muscles. On peut faire beaucoup avec peu de matériel, à condition de mettre l'accent sur la progressivité et de donner à chacun l'espace nécessaire pour travailler à son propre niveau.

En dehors du cabinet : mes passions

Outre mon travail de physiothérapeute, plusieurs activités me dynamisent et me procurent une grande satisfaction. Passer du temps avec ma petite amie m'apporte beaucoup de liens et de joie, tout comme rester en contact avec ma famille et mes amis. Le ski, une passion que j'ai héritée de mon père, et le snowboard, que j'ai découvert plus tard, sont deux activités qui me procurent un immense plaisir. Le parapente, le hike & fly et le rêve de faire du full-bivouac sont des aventures qui sont pour moi synonymes de liberté et d'excitation.

Les entraînements hebdomadaires de frisbee, les tournois et les championnats de Belgique m'apportent à la fois satisfaction et compétition, tandis que la randonnée, le jardinage et la musique m'apportent paix et créativité.

Conclusion

Pour moi, la physiothérapie n'est pas seulement une profession, mais une passion. C'est un parcours constant d'apprentissage et d'évolution qui me permet de fournir les meilleurs soins possibles à mes patients. Chacune de mes expériences m'a aidée à devenir la thérapeute que je suis aujourd'hui, et je suis reconnaissante de pouvoir utiliser mes connaissances et mes techniques pour aider les autres à améliorer leur santé et leur qualité de vie.

Table des matières

Albert Chantereau

Physiothérapeute

Comme j'ai moi-même eu besoin de séances de kinésithérapie dans ma jeunesse, qui ont montré leur valeur ajoutée et leur pouvoir de guérison, et comme j'aime les massages depuis l'enfance, j'ai finalement choisi d'étudier la kinésithérapie.
Kine Wezembeek - Oppem